Les participants guinéens de l’université d’été partagent leurs connaissances au retour
En août 2017, dix journalistes et acteurs de la société civile de la Guinée ont participé à la 7ème édition de l’université d’été du Centre d’Excellence pour la Gouvernance des Industries Extractives en Afrique Francophone (CEGIEAF) à Yaoundé. Au retour de cette formation de deux semaines, ces participants ont pris l’initiative d’organiser un atelier de restitution le 17 octobre 2017 à Conakry afin de faire profiter leurs acquis à un plus grand nombre de personnes qui n’ont pas eu la chance de se rendre au Cameroun.
Ce besoin de partage de connaissances a été ressenti par les participants d’autant plus que la Guinée n’a pas pu prendre part à l’université d’été les deux années auparavant dû à l’épidémie Ebola qui a secoué l’Afrique de l’Ouest.
Les présentations de six thématiques sélectionnées ont été au cœur de la restitution : les contrats et les études d’impact environnemental et social (EIES), le suivi des obligations et la gestion des revenus, la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et le contenu local, la fiscalité minière, la session des journalistes, et les techniques de plaidoyer.
Mamadou Adama Diallo, journaliste et membre de l’ONG Action Mines a noté que : « restituer la session des journalistes était important pour inciter d’autres journalistes à s’intéresser aux industries extractives pour qu’ensemble nous luttions pour la transparence, afin que les populations bénéficient des retombées issues du secteur. Les techniques d’investigations apprises me permettront de mieux explorer le domaine complexe des industries extractives pour informer les populations en toute responsabilité. »
Mamadou Condé, étudiant en droit minier et également membre de l’ONG Action Mines, a été chargé de présenter le module sur le suivi des obligations légales et contractuelles des entreprises. Pour lui, « la bonne gouvernance du secteur extractif dépend non seulement des autorités publiques mais aussi des organes de surveillance, afin d’assurer la mise en place et le respect des obligations légales, contractuelles, voire même volontaire pour une bonne cohabitation entre les acteurs. Le suivi des obligations est un moyen nécessaire, pour influencer positivement les politiques, et maximiser la participation active des populations en matière de gestion du secteur extractif. »
Le suivi des contrats a également été repris dans la présentation de Thierno Souleymane Diallo, Directeur du Journal Les Mines, plus précisément en lien avec le contrôle de l’application du contenu local. Il a défini le contenu local comme étant « la politique mise en place pour le développement du tissu industriel local, notamment l'implication des petites et moyennes entreprises et des compétences locales, à travers les activités industrielles, en vue d'apporter de la valeur ajoutée pour un développement intégré durable » et a expliqué que « pour ce qui est de la Guinée, à l’instar d’autres pays d’Afrique francophone, le contenu local est un concept relativement nouveau ; mais que les conditions se mettent en place pour en faire une réalité. »
Le Natural Resource Governance Institute (NRGI) se félicite de cette initiative de partage de connaissances et espère que les acquis de l’université d’été contribueront davantage à susciter l’adhésion d’un plus grand nombre d’acteurs en faveur de la bonne gouvernance du secteur extractif en Guinée.
Le CEGIEAF, créé par NRGI et l’Université Catholique de l’Afrique Centrale (UCAC), accepte actuellement jusqu’au 31 janvier les candidatures pour l’université d’été 2018. Pour plus d’informations, veuillez consulter ce lien.
Pour en savoir plus sur les expériences des participants de 2017, veuillez également consulter la dernière édition du magazine la Voix des Participants (version française ici, version anglaise ici).
Sun-Min Kim est la Chargée de Programme Guinée du NRGI.