Le Sénégal travaille à bien gérer ses revenus pétroliers et gaziers, mais des risques majeurs subsistent
Le 14 décembre 2021, Dakar—Les solides mesures prises par le gouvernement du Sénégal en faveur de la transparence ainsi que les initiatives prises sur le plan législatif et politique suggèrent que ce dernier est bien placé pour transformer la richesse pétrolière du pays en bien-être, d’après les auteurs d’un nouveau rapport de Natural Resource Governance Institute (NRGI). Ceci étant, ce nouveau rapport de NRGI attire l’attention sur trois dangers émergents : l’accumulation et l’opacité de la dette de l’entreprise pétrolière d’État PETROSEN ; une possible affectation inefficace des fonds pétroliers par le biais d’un nouveau fonds souverain ; et une politique incertaine en matière d’indemnisation des communautés touchées et de risques environnementaux.
« Il est peu probable que les champs pétroliers ayant fait l’objet d’une décision finale en matière d’investissements génèrent ne serait-ce que 20 % des revenus non liés aux ressources du gouvernement au pic de la production », a déclaré Papa Daouda Diene, analyste économique de NRGI pour l’Afrique, et l’un des auteurs du rapport. « Le Sénégal ne sera qu’un producteur relativement modeste à l’échelle mondiale. Toutefois, les milliards de francs CFA qui entrent dans les caisses de l’État doivent être bien gérés ».
Le rôle et les activités du PETROSEN pourraient être une source de risque. Cette entreprise gère les parts du Sénégal dans les projets pétroliers du Grand Tortue Ahmeyim et de Sangomar, ce qui signifie qu’elle doit investir des fonds publics dans ces projets et qu’elle pourrait éventuellement percevoir une part des dividendes. Le rapport note que, bien que l’entreprise d’État ait fait preuve de plus de transparence récemment, son mandat et son intention de devenir rentable restent mal définis.
« PETROSEN devrait publier des rapports annuels couvrant notamment le négoce du pétrole et les activités quasi fiscales », a déclaré William Davis, analyste économique principal chez NRGI, et l’un des auteurs du rapport. « Il est également essentiel que le gouvernement délimite clairement le mandat de PETROSEN, afin qu’il ne puisse pas dépenser des fonds publics pour des activités non essentielles, comme ont pu le faire PDVSA au Venezuela ou Sonangol en Angola. »
Les autorités sénégalaises prévoient d’introduire une règle régissant la part des revenus pétroliers et gaziers du pays à épargner et le montant à dépenser chaque année. Les fonds non dépensés seraient conservés dans un fonds souverain. Ces règles et fonds peuvent contribuer à améliorer la gestion des revenus pétroliers, mais ont tout aussi souvent fait perdre de l’argent aux gouvernements ou sont devenus des instruments de mauvaise gestion.
« Compte tenu des besoins importants du Sénégal en matière d’investissements nationaux, le gouvernement devrait investir une partie importante de ses revenus provenant des hydrocarbures dans des améliorations d’infrastructures plutôt que dans des économies fiscales », a déclaré Andrew Bauer, consultant chez NRGI et l’un des auteurs du rapport. « Les revenus excédentaires pourraient soit être utilisés pour rembourser la dette ou être épargnés dans un fonds de stabilisation, en prenant en considération les taux d’intérêt. »
Certaines communautés de pêcheurs, par exemple celle se trouvant à Saint-Louis, ont fait valoir que l’extraction offshore réduira les stocks de poissons et les possibilités de pêche dans les régions environnantes. « Le gouvernement pourrait continuer à consulter les communautés de pêche pour déterminer les véritables impacts des activités pétrolières et gazières en offshore », a déclaré Hervé Lado, Manager Afrique de l'ouest et du centre (francophone) de NRGI. « Si les moyens de subsistance sont menacés, les entreprises ou le gouvernement devraient indemniser de manière appropriée les personnes et les communautés touchées. »
NRGI a publié son rapport le 14 décembre 2021. NRGI est une organisation internationale indépendante et sans but lucratif qui fournit des conseils en matière de gouvernance des ressources naturelles.
Pour plus d’informations :
Hervé Lado
Natural Resource Governance Institute (NRGI)
Manager régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre (francophone)
Téléphone : +221 77 735 61 53
hlado@resourcegovernance.org
William Davis
Natural Resource Governance Institute
Analyste économique principal, auteur principal du rapport
Tél. : +44 785 261 2332
wdavis@resourcegovernance.org
Alexandra Malmqvist
Natural Resource Governance Institute
Responsable Communication
Tél. : +44 747 294 7244
amalmqvist@resourcegovernance.org
« Il est peu probable que les champs pétroliers ayant fait l’objet d’une décision finale en matière d’investissements génèrent ne serait-ce que 20 % des revenus non liés aux ressources du gouvernement au pic de la production », a déclaré Papa Daouda Diene, analyste économique de NRGI pour l’Afrique, et l’un des auteurs du rapport. « Le Sénégal ne sera qu’un producteur relativement modeste à l’échelle mondiale. Toutefois, les milliards de francs CFA qui entrent dans les caisses de l’État doivent être bien gérés ».
Le rôle et les activités du PETROSEN pourraient être une source de risque. Cette entreprise gère les parts du Sénégal dans les projets pétroliers du Grand Tortue Ahmeyim et de Sangomar, ce qui signifie qu’elle doit investir des fonds publics dans ces projets et qu’elle pourrait éventuellement percevoir une part des dividendes. Le rapport note que, bien que l’entreprise d’État ait fait preuve de plus de transparence récemment, son mandat et son intention de devenir rentable restent mal définis.
« PETROSEN devrait publier des rapports annuels couvrant notamment le négoce du pétrole et les activités quasi fiscales », a déclaré William Davis, analyste économique principal chez NRGI, et l’un des auteurs du rapport. « Il est également essentiel que le gouvernement délimite clairement le mandat de PETROSEN, afin qu’il ne puisse pas dépenser des fonds publics pour des activités non essentielles, comme ont pu le faire PDVSA au Venezuela ou Sonangol en Angola. »
Les autorités sénégalaises prévoient d’introduire une règle régissant la part des revenus pétroliers et gaziers du pays à épargner et le montant à dépenser chaque année. Les fonds non dépensés seraient conservés dans un fonds souverain. Ces règles et fonds peuvent contribuer à améliorer la gestion des revenus pétroliers, mais ont tout aussi souvent fait perdre de l’argent aux gouvernements ou sont devenus des instruments de mauvaise gestion.
« Compte tenu des besoins importants du Sénégal en matière d’investissements nationaux, le gouvernement devrait investir une partie importante de ses revenus provenant des hydrocarbures dans des améliorations d’infrastructures plutôt que dans des économies fiscales », a déclaré Andrew Bauer, consultant chez NRGI et l’un des auteurs du rapport. « Les revenus excédentaires pourraient soit être utilisés pour rembourser la dette ou être épargnés dans un fonds de stabilisation, en prenant en considération les taux d’intérêt. »
Certaines communautés de pêcheurs, par exemple celle se trouvant à Saint-Louis, ont fait valoir que l’extraction offshore réduira les stocks de poissons et les possibilités de pêche dans les régions environnantes. « Le gouvernement pourrait continuer à consulter les communautés de pêche pour déterminer les véritables impacts des activités pétrolières et gazières en offshore », a déclaré Hervé Lado, Manager Afrique de l'ouest et du centre (francophone) de NRGI. « Si les moyens de subsistance sont menacés, les entreprises ou le gouvernement devraient indemniser de manière appropriée les personnes et les communautés touchées. »
NRGI a publié son rapport le 14 décembre 2021. NRGI est une organisation internationale indépendante et sans but lucratif qui fournit des conseils en matière de gouvernance des ressources naturelles.
Pour plus d’informations :
Hervé Lado
Natural Resource Governance Institute (NRGI)
Manager régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre (francophone)
Téléphone : +221 77 735 61 53
hlado@resourcegovernance.org
William Davis
Natural Resource Governance Institute
Analyste économique principal, auteur principal du rapport
Tél. : +44 785 261 2332
wdavis@resourcegovernance.org
Alexandra Malmqvist
Natural Resource Governance Institute
Responsable Communication
Tél. : +44 747 294 7244
amalmqvist@resourcegovernance.org