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Coronavirus et crise économique : quelles pistes de solutions pour les pays producteurs de pétrole ?

Nb : Le texte ci-dessous est un résumé d'un article plus long en anglais.

La crise du COVID-19 est certes d’abord une crise sanitaire mais elle génère d’importants impacts économiques et le secteur pétrolier est l’un des plus touchés. Mais les solutions à imaginer vont être différentes d’un pays à l’autre en fonction de sa situation financière, son coût de production, ou du niveau de diversification de son économie :
  • Certains pays comme le Kazakhstan, le Koweit, la Malaisie, la Norvège, les Emirats Arables Unies, la Russie, l’Arabie Saoudite ou encore Trinidad et Tobago, sont rentrés dans la crise avec d’importantes marges de manœuvre en raison d’un niveau d’endettement peu élevé et de l’existence de fonds souverains.
  • D’autres comme l’Angola, le Brésil, le Canada, le Venezuela, les Etats-Unis, mais aussi la Malaisie, et Trinidad et Tobago, pourraient voir leurs compagnies pétrolières tomber en faillite en raison de coûts de production trop élevés pour absorber la chute des cours.
  • Une autre catégorie de pays comme l’Algérie, l’Angola, l’Azerbaïdjan, le Libye, l’Arabie Saoudite ou encore le Timor-Est, ont des économies trop peu diversifiées pour envisager une relance économique par le soutien aux autres secteurs, et pourraient se contenter de soutiens sociaux aux plus vulnérables.
 
Quatre pistes de solutions se dégagent donc pour les pays pétroliers :
  1. Mobiliser les fonds souverains et la dette : en s’appuyant sur une modélisation des capacités réelles, les pays qui le peuvent envisageront une utilisation de leurs fonds souverains et la dette. Les autres, déjà en risque de surendettement, devront négocier des moratoires et/ou de nouveaux appuis.
  2. Eviter de subventionner le secteur pétrolier :  que ce soit en dépenses fiscales ou en subventions directes, les pays doivent résister à la tentation de subventionner les entreprises pétrolières, qu’elles soient publiques ou privées, au risque « d’ouvrir une boite de pandore ». Une alternative au sauvetage des entreprises pétrolières pour l’Etat serait de trouver des repreneurs ou de récupérer les titres.
  3. Dévaluer légèrement la monnaie : la chute des cours de pétrole implique la baisse des réserves et l’affaiblissement des monnaies. Des pays comme l’Equateur, l’Irak, l’Arabie Saoudite, le Timor-Est, mais aussi les pays africains qui ont arrimé leurs monnaies au dollar ou à l’euro, devront puiser sur leurs réserves ou emprunter des devises pour maintenir la parité, ou devront dévaluer soudainement leurs monnaies sous la pression. Il serait prudent d’anticiper par une dévaluation modérée et progressive.
  4. Relancer la diversification des économies : les pays pourraient relancer leurs plans de diversification des économies, à l’instar de la subvention de 7,5 M$ de Trinidad et Tobago à son secteur hôtelier pour booster le tourisme après la crise, ou encore l’utilisation de la main d’œuvre qui sera au chômage pour reconstruire les infrastructures structurantes comme l’Internet à haut débit, les transports publics, ou encore les infrastructures sanitaires.