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La gestion des revenus pétroliers et gaziers du Sénégal

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À la fin de l’année 2021, le Sénégal est sur le point de devenir un important producteur de pétrole et de gaz. Les revenus qu’il peut espérer mobiliser lui ouvrent d’importantes possibilités d’accélérer le développement du pays par l’augmentation des investissements publics. Afin de s’y préparer, les autorités sénégalaises sont en train de réviser le cadre de gestion des revenus pétroliers et gaziers du pays, un travail toujours en cours. Dans ce rapport, les auteurs évaluent divers aspects des cadres règlementaires et institutionnels du Sénégal pour la gestion des revenus pétroliers et gaziers, et proposent des recommandations sur la manière dont il pourrait être renforcé.


Messages clés
  • Il est peu probable que le secteur des hydrocarbures transforme les finances publiques et l’économie sénégalaise. Les champs qui ont reçu une décision finale d’investissement ne génèreront probablement pas de recettes supérieures à 3 % du PIB.
  • Le Sénégal possède déjà certaines des institutions nécessaires pour promouvoir une bonne gestion des revenus du pétrole et du gaz, notamment : (1) un processus budgétaire annuel relativement transparent et complet ; (2) un bon niveau de conformité aux normes de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) ; (3) des médias relativement libres et dynamiques.
  • Compte tenu des besoins importants du Sénégal en matière d’investissement national, la proposition de création d’un nouveau fonds souverain par le gouvernement pourrait être malvenue. Ce type de fonds n’est pas le meilleur véhicule pour investir les recettes tirées des ressources naturelles au niveau national. Au lieu de cela, le gouvernement devrait envisager d’investir ces fonds à travers le budget général. Il pourrait également être souhaitable d’appliquer une règle limitant les dépenses publiques ou une règle d’équilibre courant hors ressources naturelles, qui empêche les gouvernements de compromettre l’épargne des revenus tirés des ressources naturelles en enregistrant un déficit dans d’autres domaines, associée à une règle de croissance des dépenses en capital qui impose l’investissement.
  • La rétention des recettes par PETROSEN, la compagnie pétrolière nationale, et son endettement représenteront des risques importants pour les finances publiques du pays au cours des prochaines années. Le gouvernement devrait envisager de renforcer le contrôle de PETROSEN, par exemple en nommant des membres indépendants à son conseil d’administration, en publiant des audits indépendants, et en clarifiant la politique de distribution des dividendes de la société.
  • Certaines communautés de pêcheurs au Sénégal sont préoccupées par l’impact des projets pétroliers et gaziers sur leurs moyens de subsistance. Si ces externalités négatives se confirment, les auteurs du rapport recommandent au gouvernement d’envisager une compensation au travers de plans de gestion environnementale et sociale, au lieu d’une allocation particulière tirée des ressources naturelles aux gouvernements infranationaux.

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