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La transition énergétique en Afrique du Nord

Le potentiel énergétique de l’Afrique du Nord dépasse la dépendance actuelle aux combustibles fossiles et permettrait aux pays de cette région de tirer profit de leurs énergies renouvelables pour accélérer la transition énergétique. L’Afrique du Nord est identifiée comme l’une des régions du monde les plus sensibles au changement climatique, et la transition énergétique est un impératif qui s’impose pour diversifier le mix énergétique et renforcer la résilience face aux effets du réchauffement climatique. C’est dans cette perspective que ces pays ont adopté des stratégies de transition énergétique qui traduisent les programmes nationaux pour la concrétisation des objectifs de développement durable des Nations Unies. Mais, malgré le partage du même espace géographique, les pays du Maghreb se divergent au niveau des politiques de transition énergétique.

Dans le premier rapport, La transition énergétique en Algérie, au Maroc et en Tunisie, l'auteur analyse les défis et les opportunités institutionnelles, politiques et sociales auxquels sont confrontées les stratégies de ces pays en matière d’énergies renouvelables. Le rapport met aussi en relief l’impact, parfois négatif, des plans d’énergies renouvelables sur les communautés et propose des recommandations afin d’instaurer un équilibre au niveau des politiques gouvernementales entre le succès des plans de transition énergétique et la maitrise des éventuels dommages subis par les populations. Le deuxieme briefing, Transition énergétique participative en Afrique du Nord, se penche sur l’engagement des citoyens pour la réalisation des projets liés à la transition énergétique. 


Messages clés

  • Malgré le partage du même espace géographique, les trois pays Maghrébin étudiés (l’Algérie, la Tunisie et le Maroc) se divergent au niveau des politiques de transition énergétique. Cela est dû aux différents potentiels naturels, aux différents degrés de dépendance économique aux hydrocarbures et aux différents contextes socioéconomiques et institutionnels dans les trois pays étudiés.
  • Le Maroc est le plus avancé des pays maghrébins dans le secteur des énergies renouvelables en offrant le meilleur cadre politique et institutionnel et les meilleures conditions pour la production de l’énergie solaire et éolienne.
  • La cartographie des acteurs impliqués dans la transition énergétique des trois pays révèle que la transition énergétique est multidimensionnelle ; elle est à la croisée des intérêts politiques, sociaux, économiques et environnementaux, et ne pourrait réussir qu’avec la prise en compte des intérêts des différents acteurs de la transition énergétique. Malgré les différences contextuelles, l’architecture institutionnelle de la transition énergétique dans les trois pays Maghrébin repose toujours sur le monopole de l’Etat qui domine par ses différents organes et démembrements la chaine de valeur de l’électricité notamment la production et la distribution ; le monopole des entreprises publiques bloque la participation du secteur privé à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, ce qui limite l’accès aux nouvelles technologies et à l’expertise nécessaire pour réussir la transition énergétique. La réussite de la transition énergétique repose sur la mise en place de partenariats progressifs avec le secteur privé par les gouvernements Maghrébins.
  • La transformation du marché maghrébin de l’énergie ces dernières années et l’implication progressive du secteur privé requiert la mise en place d’entités de régulation nationales ayant pour mission de réguler et de surveiller les marchés de l’électricité.
  • L’aspect social est marginalisé dans les plans nationaux de transition énergétique ; le rôle des communautés locales est déterminant pour sécuriser l’environnement politique et social des projets d’énergies renouvelables : les porteurs des projets et les autorités de tutelle doivent tisser des liens de partenariats durables avec les groupes locaux en mettant à leur disposition les informations afférentes aux projets et en les impliquant dans les débats et les consultations.
  • Une politique de transition énergétique intégrant les communautés locales peut donner à ces acteurs le mandat de développer leurs propres projets énergétiques pour déboucher sur un approvisionnement électrique local à travers des parcs éoliens, des parcs solaires et toitures photovoltaïques.